Hsi-Fei Chang, « Vernis noir »
Hsi-Fei Chang, « Vernis noir »
photo ©kleinefein
Exposition personnelle de Hsia-Fei Chang à la Galerie Laurent Godin, Paris
20.06.2009 – 01.08.2009
Galerie Laurent Godin, 5 rue du Grenier St Lazare, 75003 Paris
Hsia-Fei Chang décline des propositions artistiques dans un registre à la fois populaire et tragico/ludique selon toutes les formes imaginables de représentations autobiographiques ou pas comme c’est le cas ici dans cette exposition intitulée « Vernis noir » où l’artiste Taïwanaise nous surprends de nouveau. Dans son travail tous les modes d’expression sont conviés de la littérature de gare à la performance, du coloriage à la carte postale au Karaoké-performé entre Mike Brand, Sheila ou Niko du Velvet Underground. Les formes que prennent ses oeuvres sont très différentes les unes des autres et si souvent la place de femme est la cible de ses projets, ici, elle a décidé d’aller encore plus loin dans sa critique du monde dans lequel nous vivons où les meilleures cibles les plus porteuses du marché sont bien celles des enfants. Hsia-Fei Chang qui n’est pas à ses premiers détournements de genres joue des paradoxes de notre société où dès que l’enfant marche, il est déjà associé à une véritable stratégie de l’apparence et de la représentation. Elle a ainsi copié les chaussures de femme adultes à celle d’un pied de 10 mois, de précieux objets à bouts ouverts, à nœuds, bi-colores ou léopards . Au delà de ce qu’évoque ces escarpins, qui sont le signes de la séduction, du positionnement de la femme dans la société, l’artiste fait le constat d’une certain instrumentalisation des enfants comme dans le film de “Little Miss Sunshine ».…..Dès les premiers pas les voici en future Manegrin Ruslana, ou Paris Hilton, comme si haussés de talons les enfants pourraient encore mieux s’identifer à leurs idoles. Parcequ’elles sont belles, jeunes et représentatives de la réussite sociale sans hiérarchie ni morale, l’artiste nous dévoile des modèles à l’allure effilée , plus grandes que nature, comme momifiées dans leurs poses stéréotypées. Dessinées à l’encre de Chine sur papier, parfaitement stylisées, avec leurs différents attributs vestimentaires et leurs positions archétypales, elles seront coloriées par les enfants durant le temps de l’exposition. Si la question de la réussite sociale est inscrite dans les chaussures, dans une période dites “bling bling” où l’appartenance sociale bourgeoise est le signe de l’entrée dans la société, dans le monde de la reconnaissance que serait Britney Spears sans ses santiagues ? Piñata, musique et coloriage vous attendent, avec ou sans talons ! CBF