You Talk/I Listen

April 17, 1998
Caption 0

“You Talk/I Listen” is an exhibition that brings together artists among whom ten live in Taiwan and ten in Europe. It is being shown in two countries, at the Taipei Fine Arts Museum (TFAM), Taiwan, from January to April 1998 and at La Ferme du Buisson in Noisiel, near Paris, France, from November 1998 to January 1999. It is not meant to be a retrospective, a thematic show, or a comprehensive survey of current art practices in our two countries.

A sense of community has been emerging from shared living situations and exchanges between artists in residence at each location for several weeks before each show. As in Taipei, a subjective inventory of mostly autobiographical approaches reflecting environmental or social concerns will be distributed across two distinct spaces, one professionally equipped for art exhibitions and another less formal, multi-use space approximating studio conditions, like the Taipei Children’s Recreational Art Center or the Great Hall at la Ferme du Buisson which will reopen in November for the first time after extensive renovations. On both sites, a face-to-face of art with architecture will redefine a space that reveals connections established by the artists. Is there a world that excludes correspondences? Many modes of communication that transcend the material sphere are promoted in various countries around the world. Among them, visual signs elude geopolitical limitations and allow for new meaningful interactive frameworks to develop. Beyond the specifics of each civilisation, differences between North and South, East and West are subsiding, as artists respond to a flow of stimuli generated by the same media and advertising culture. Meanwhile, those nurtured by different cultural traditions and spurred at the same time by these newly evolving processes, tend to explore further domains, to appropriate new channels or virtual spaces and to set up unforeseen links through an intensified exchange of ideas. No technical advances can take place if they are not sustained by individual people and their culture at large. All signs amount to the circulation of highlighted or imagined phenomena. We are increasingly aware of living in the universe rather than in different countries. This momentum toward universality gives us insight into the future: what is being circulated is also recovered; the fate of our world and, ultimately, the fate of the cosmos itself depends on these cultural reverberations. According to this pattern, local and global concerns merge and we wish to thank all those who contribute to such far reaching developments

Chantal Cusin-Berche

Directrice du Centre d’Art Contemporain

A publication in English and French was published at this occasion, as well as a pedagogical leaflet.

Sorry, this entry is only available in French.

"You Talk/I Listen" est une exposition qui réunit des artistes dont dix vivent à Taiwan et dix en Europe. Elle est présentée dans deux pays, au Taipei Fine Arts Museum (TFAM), à Taiwan, de janvier à avril 1998 et à La Ferme du Buisson à Noisiel, près de Paris, en France, de novembre 1998 à janvier 1999. Il ne s'agit pas d'une rétrospective, d'une exposition thématique ou d'une étude exhaustive des pratiques artistiques actuelles dans nos deux pays. Un sentiment de communauté a émergé des situations de vie partagée et des échanges entre les artistes en résidence dans chaque lieu pendant plusieurs semaines avant chaque exposition. Comme à Taipei, un inventaire subjectif d'approches essentiellement autobiographiques reflétant des préoccupations environnementales ou sociales sera réparti dans deux espaces distincts, l'un professionnellement équipé pour des expositions d'art et l'autre moins formel, un espace polyvalent proche des conditions d'atelier, comme le Taipei Children's Recreational Art Center ou le Great Hall de la Ferme du Buisson qui rouvrira ses portes en novembre pour la première fois après d'importants travaux de rénovation. Sur ces deux sites, le face-à-face de l'art et de l'architecture redéfinira un espace qui révélera les liens établis par les artistes. Existe-t-il un monde qui exclut les correspondances ? De nombreux modes de communication qui transcendent la sphère matérielle sont promus dans différents pays du monde. Parmi eux, les signes visuels échappent aux limites géopolitiques et permettent de développer de nouveaux cadres interactifs significatifs. Au-delà des spécificités de chaque civilisation, les différences entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest s'estompent, les artistes répondant à un flux de stimuli générés par une même culture médiatique et publicitaire. Quant à ceux qui, nourris de traditions culturelles différentes et stimulés en même temps par ces nouveaux processus évolutifs, tendent à explorer d'autres domaines, à s'approprier de nouveaux canaux ou espaces virtuels et à établir des liens imprévus par l'intensification des échanges d'idées, ils sont de plus en plus nombreux à s'intéresser à la communication. Aucun progrès technique ne peut avoir lieu s'il n'est pas soutenu par les individus et leur culture au sens large. Tous les signes correspondent à la circulation de phénomènes mis en évidence ou imaginés. Nous avons de plus en plus conscience de vivre dans l'univers plutôt que dans des pays différents. Cet élan vers l'universalité nous donne un aperçu de l'avenir : ce qui circule est également récupéré ; le destin de notre monde et, en fin de compte, le destin du cosmos lui-même dépendent de ces réverbérations culturelles. Selon ce schéma, les préoccupations locales et globales se rejoignent et nous tenons à remercier tous ceux qui contribuent à une telle évolution.

Chantal Cusin-BercheDirectrice du Centre d'Art Contemporain

Une publication en anglais et en français a été éditée à cette occasion, ainsi qu'une plaquette pédagogique.

“Multilogue”

La présente exposition “Tu parles/J’écoute” fait suite à une manifestation organisée à Paris durant l’été 1995.La présentation originale comprenait 28 artistes de 14 nationalités différentes qui ont installé des travaux in situ dans deux lieux différents. Comme l’implique l’expression “Tu parles/J’écoute”, le but de cette initiative était d’encourager les discussions entre les artistes invités et le public dans deux espaces opposés. En fonction de cette infrastructure flexible, le processus de sélection s’est déroulé sans privilégier une expression plutôt qu’une autre.Néanmoins, loin de montrer des oeuvres faisant appel à tous les médias envisageables, il s’agissait avant tout de créer un rapport de synergie entre les participants pour concevoir leurs travaux en fonction des deux sites de l’exposition plutôt que d’une thématique générale arbitraire. Leurs propositions ont été évaluées en collaboration avec le TFAM pour déterminer dans quelle mesure elles étaient susceptibles d’apporter des questions et confrontations significatives dans le contexte spécifique de Taïwan, centre d’innovation technologique de rayonnement mondial et lieu d’innombrables modalités d’échange culturel.

Pour la première fois dans l’histoire des relations culturelles entre Taïwan et l’Europe, cette exposition a permis d’offrir à un vaste public (1) l’occasion de voir des oeuvres conçues à la fois par des artistes orientaux et occidentaux, réalisées en 20 jours pour deux lieux spécifiques dans la ville de Taipei. Par souci de réciprocité, une exposition miroir aura lieu au Centre d’art de La Ferme du Buisson, Noisiel, à une demi-heure du centre de Paris du 17 novembre 1988 au 31 janvier 1999. Le lancement de ce projet à Taïpei était un défi tant pour les artistes que pour les organisateurs, les partenaires institutionnels et privés. Qu’ils soient tous ici chaleureusement remerciés pour rendre possible cet événement.

“Tu parles/J’écoute” à Taipei rassemblait vingt artistes contemporains dont 10 vivent à Taïwan et 10 en Europe et qui sont tous pleinement conscients de travailler dans un contexte global en rapide évolution. L’étendue du champ conceptuel commun permettait d’apprécier la diversité de leurs démarches artistiques sous les formes les plus variées : dessin, écriture, photographie, film, vidéo, nouveaux médias, sculpture, installation etc…

L’exposition “Tu parles/J’écoute” naît de la diversité des vies et des expériences artistiques de chacun, si bien qu’on ne saurait la définir par un simple nom : aucun concept ne pourrait en résumer l’essence. Aucune catégorie ne suffirait à l’englober. L’adoption de cette locution ouvre ainsi des orientations multiples en écartant tout concept monolithique. “Tu parles/J’écoute” est un titre ouvert qui recouvre une vaste gamme de questions et de structures linguistiques. Il s’applique au delà des frontières, au-delà des barrières culturelles et, en fin de compte, au delà de la durée limitée de l’exposition.

(extrait du texte de Cécile Bourne-Farrell dans le catalogue de l'exposition la version complète est ici en pdf)

Download document 3